BLACK OAK ARKANSAS: Underdog Heroes (2019)

Qui aurait pu imaginer que Black Oak Arkansas sortirait un nouvel album en 2019 ? Peu de gens, certainement. Mais une nouvelle question arrive juste après. Que penser de ce disque après l’avoir écouté ? Le chanteur Jim « Dandy » Mangrum est resté fidèle à son style et à ses croassements de corbeau. Ricky Lee Reynolds lamine toujours sa guitare aux frontières du blues-rock et du hard de façon magistrale. Bon, tout cela est bien beau et tout le monde est content de constater que ces pionniers ont toujours la pêche. Par contre, il n’en est pas de même au niveau des compositions. En effet, la majeure partie de cette réalisation se compose de morceaux lents mélangeant ballades seventies et psychédélisme mais se révélant aussi un peu ennuyeux (« Don’t let it show », « Channeling spirits », « Ruby’s heartbreaker », « The wrong side of midnight », « Arkansas medicine man »). La six-cordes de Ricky Lee se fait plus hard sur « Underdog heroes » (un titre hard-rock/psyché) et « The devil’s daughter » (un blues-rock halluciné) mais ne suffit pas à sauver ces chansons de la monotonie. « The 12 bar blues » pourrait se définir comme un blues-rock à la texane mais les hurlements de Jim « Dandy » gâchent légèrement l’ensemble. Le rock pointe enfin le bout de son museau avec « Do unto others » (bénéficiant de la présence du guitariste Shawn Lane qui a officié dans le groupe entre 1977 et 1981) et « Johnnie won’t be goode ». Il faut aussi mentionner le bluesy « You told me you loved me » qui fait son petit effet. Mais il faut bien avouer qu’avec trois titres potables sur douze, cet album n’est pas un coup de maître et engendre une certaine déception. On est bien loin du temps où Black Oak Arkansas s’exprimait avec talent dans le rock (« Jim Dandy ») ou la ballade country («Back to the land »). L’époque de « High on the hog » est bien révolue ! Jim « Dandy » Mangrum s’imposait comme le sauveur de la musique musclée. Aujourd’hui, il semble bloqué dans le psychédélisme du début des seventies. Dommage ! On aurait préféré que ce soit dans le rock’n’roll !

Jim Dandy to the rescue!

Olivier Aubry